Invitée par le musée à concevoir une peinture in situ dans l’escalier à double volet qui part du patio pour desservir le 1er étage, elle a conçu une œuvre qui magnifiera cet espace sans attrait. Ce projet s’inscrit dans une tradition du décor peint dans les musées qui va de Puvis de Chavanne à Lyon jusqu’à Sol Lewitt à Amiens. Il renoue également avec la première commande d’art contemporain qui a été réalisée au musée des beaux-arts de Rennes en 1956, par Francis Pellerin à la demande de la conservatrice Marie Berhaut ; cette sculpture mobile est d’ailleurs placée dans une niche au centre de ce même escalier et fera face à l’œuvre de Carole Rivalin. Cette peinture murale peut être comparée à certain wall drawing de Lewitt par son inscription dans l’espace, associant rigueur et aspect décoratif. Purement abstrait au premier regard, ce décor se déploie comme un rideau qui se plisse sous un vent léger.
Prenant pour point de départ le trait et la ligne, Carole Rivalin déploie un ensemble d’œuvres à géométrie variable et aux perspectives changeantes (dessins, sculptures, installations) qui mettent en jeu et en espace plan, volume, surface et profondeur. Pli et dépli, plein et vide, blanc et couleurs (à l’instar de celles de l’arc-en-ciel) se répondent plutôt qu’ils ne s’opposent.
Ainsi, par leur dialogue avec la lumière, les œuvres de l’artiste offrent d’infinies projections et autres ombres portées, composant avec l’espace - qu’il soit d’exposition, architectural, urbain ou naturel – dans lequel elles s’inscrivent et dont elles renouvellent la « vision », incitant le spectateur à une forme de parcours, tant physique que mental. Diplômée de l’École des beaux-arts de Rennes en 1997, où elle a été l’élève de François Perrodin,
Carole Rivalin a depuis effectué de nombreuses expositions personnelles et collectives en France et à l’étranger, ainsi que plusieurs résidences, notamment à l’Espace de l’Art Concret à Mouans-Sartoux, en 2004.