Brankica Žilović: exposition personnelle
Brankica Žilović est une artiste dont le parcours artistique riche et varié reflète une profonde exploration des thèmes de l'identité, de la mémoire et des territoires.
Née en Serbie, Brankica Žilović a déménagé en France pour poursuivre ses études aux Beaux-Arts de Paris, où elle a pu développer une approche unique alliant techniques traditionnelles et contemporaines. Elle déploie un univers où la mémoire, le territoire et la transmission se tissent à même la matière. À travers le textile, la broderie et des matériaux hybrides comme le béton ou le papier, elle explore les notions de frontières – qu’elles soient géographiques, politiques ou intimes – et interroge ce qui demeure et ce qui disparaît.
"Que rejetterons-nous et que préserverons-nous à travers la mémoire historique et la transmission du patrimoine ? Ce qui deviendra ruine, artefact ou vestige archéologique. D’un point de vue esthétique, cela peut être perçu comme une cartographie en constante évolution du monde, qui introduit en réalité une série de questions : qu’est-ce que l’individu ? Qu’est-ce que le collectif ?"
Brankica Žilović s’inspire des traditions textiles et des récits tissés à travers l’histoire. Marquée par ses origines serbes et son parcours en France, elle puise dans des références multiples : l’héritage des savoir-faire artisanaux, la mémoire des conflits qui ont façonné les Balkans, mais aussi des pensées philosophiques et littéraires. Son travail dialogue notamment avec les réflexions d’Edouard Glissant sur la créolisation et l’interconnexion des cultures. « Il faut tisser notre capacité à vivre ensemble, et le textile est un moyen de l'exprimer : par son élasticité, sa couleur, sa résistance. »
À Rennes, l’artiste Brankica Žilović présente un ensemble d’œuvres où le fil devient un outil de narration et de réparation. Dans ses cartographies imaginaires, elle déconstruit les espaces connus pour en recomposer de nouveaux, questionnant la fragilité des paysages, qu’ils soient géopolitiques ou intérieurs. Ses œuvres, entre restes du passé et objets historiques, témoignent de son désir de préserver la mémoire tout en réinventant la manière dont nous comprenons le monde.
Le travail de Brankica Žilović sera également visible ce printemps à la Villa Médicis de Saint-Maur-des-Fossés et cet été à l’occasion L’Art dans les Chapelles dans le Morbihan.
À travers la série Tout Monde, l’artiste fusionne photographie et béton pour questionner la mémoire et l’effacement, transformant des archives abîmées en blocs de béton réinventés, cousus et restaurés par des fils d’or. « J’utilise des blocs de béton qui sont simplement des amalgames de photos d’archives abîmées, ensuite cousues et restaurées par les fils d’or ou des feuilles d’or, puis coulées dans du béton. Ces petits blocs parlent de vestiges ou de bribes d’un monde qu’on connaît ou tel qu’il n’existe plus. La réparation, la restauration est un travail de résilience, comme si je voulais conjurer la disparition définitive de nos souvenirs. »
Alors que ses œuvres interrogent l’érosion et le traumatisme, elles tendent aussi vers un renouveau. « Chaque point de mes œuvres est une preuve de mon existence. Le geste de suture est un geste de réparation. » Cette approche du textile, ancrée dans la matière et la mémoire, s’étend désormais à de nouvelles expérimentations, vers une conception plus écologique et durable : « Je voudrais explorer d’autres matériaux, en intégrant les innovations du bio-design et de l’ingénierie textile. Comment intégrer la question du vivant ? Comment créer de nouveaux outils biotechnologiques ? »
Brankica Žilović propose une nouvelle cartographie du monde, où chaque couture, chaque suture, chaque trace questionne ce que nous sommes et ce que nous laissons derrière nous.
Première exposition personnelle de Brankica Žilović à la galerie Oniris, à découvrir à Rennes du 26 avril au 7 juin 2025.
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