Philippe COGNÉE - Jean-Pierre PINCEMIN: Correspondances
L’exposition « Correspondances » réunit Philippe Cognée et Jean-Pierre Pincemin autour de leurs peintures sur papier, du 25 septembre au 7 novembre 2020.
Tous deux professeurs à l’Ecole des Beaux-Arts d’Angers au début des années 90s, les deux peintres ont longuement échangé sur leur pratique artistique avec un respect mutuel pour le travail de l’autre. Pour la première fois, ces deux artistes font l’objet d’une exposition commune. Cet évenement constitue aussi le premier rendez-vous majeur à Rennes autour de l’œuvre de Jean-Pierre Pincemin depuis sa disparition en 2005. La galerie Oniris est heureuse et fière de rassembler ces deux artistes de grand talent.
Pour Cognée comme pour Pincemin, le papier est un support très souvent utilisé et permet d’explorer différentes techniques : l’encre de Chine, l’encaustique, l’aquarelle, le fusain, le pigment, le collage.
Ils puisent, l’un et l’autre, l’inspiration dans des registres différents à la fois figurative et abstraite. Pour chacun, cette pratique de la peinture sur papier qui ne se soustrait pas à celle des œuvres sur toile.
L’exposition présente des travaux récents de Philippe Cognée autour de séries emblématiques telles que les Foules, les Paysages, Amaryllis fanées ou Paysages urbains traitées à l’aquarelle, encaustique sur papier ou même pigments sur papier photo.
Les œuvres de Jean-Pierre Pincemin, décédé en 2005, sont rares et précieuses. La sélection s’articule autour de trois familles d’œuvres : les “Canti”, peintures abstraites réalisées par l’artiste sur des pages choisies d’un ouvrage de Louis Dalla Fior en 1975, des pièces de la série des “Arbres” de 1992 et de grands dessins à l’encre réhaussées de la série “Jeune fille et la Mort” dont Pincemin explique :
Le Louvre étant le lieu le plus érotique que je connaisse, j’ai pensé qu’il fallait faire une dame. J’avais en mémoire la gravure de Picasso Dame regardant un objet surréaliste. En inversant on a une dame qui est regardée par un monsieur et par un âne, ça se voulait être comique, produire de la bonne humeur. Mais tout ça, c’est terriblement sexué, ça devenait embêtant, le Louvre n’aurait pas accepté. Alors j’ai transformé les bonshommes et les ânes en squelettes. Du coup c’est devenu tout autre chose, non pas La Jeune Fille et la mort, mais « la jeune fille se faisant trousser par un squelette », ce qui est encore pire. Plus tard, j’ai retrouvé une gravure de Dürer sur le thème de la dame montée par un homme à cheval… C’est là que le mot inconsciemment veut dire quelque chose. Ces oeuvres comico-érotiques, légères, m’ont permis d’avancer dans la question de la figuration le passage à une peinture plus narrative. (JP Pincemin)