Geneviève Asse: Bleu
L’œuvre de Geneviève Asse nécessite que l’on s’arrête, que l’on entre doucement sur le pas de l’artiste qui, au bavardage visuel, préfère le silence, celui que l’on goûte chez Chardin. Nourrie des recherches de ses aînés, Braque, Morandi, Bram van Velde, côtoyant ses contemporains, Nicolas de Staël, Viera da Silva et quelques autres, Geneviève Asse chemine seule.
Autodidacte, à l’aube de la Seconde Guerre mondiale, elle n’hésite pas à s’engager dans les Forces françaises de l’intérieur (FFI). Face à l’horreur de la guerre, l’artiste d’origine Vannetaise trouve dans l’art un refuge apaisant. C’est alors que le monde entier découvre « le bleu Asse ». Un bleu unique dont personne ne sait vraiment d’où il vient.
Par l’usage d’une seule couleur : le bleu, synonyme d’infini et de plénitude. Cette couleur s’est imposée à elle. C’est à travers elle que dans sa peinture l’artiste aborde le thème de l’ouverture permettant à la lumière de s’infiltrer et permet au regard du spectateur de traverser la toile
Artiste instinctive, elle considère que peindre est une délivrance lui permettant de se raconter.
Une couleur qui lui est propre qu’on identifie d’emblée – un bleu de ciel ou un bleu-gris que modulent de très subtiles variations d’intensité – peut-être empruntée à cet instant de l’aube où forces de l’ombre et forces du jour s’équilibrent. – Charles Juliet
Depuis les années quarante, le travail se construit à la fois sur une ouverture à des expressions multiples et une rigueur sans faille.